La Côte des Squelettes, un désert vivant

Cette étroite bande de dunes est l’une des contrés les plus inhospitalières au monde. Elle est portant peuplée de lions, d’éléphants et de rhinocéros.

D’énormes vagues de sable qui ondulent à perte de vue le long de l’Atlantique: la Côte des Squelettes, qui couvre la moitié nord du littoral namibien, est une région désolée, balayée par les vents. Les tribus bochimans l’appellent « le Pays que Dieu créa un jour de colère ».

Son nom macabre vient des os de baleines et d’otaries qui jonchent ses plages et des épaves des nombreux navires qui  s’y sont échoués, victimes des courants changeants et de la brume qui noie fréquemment le rivage. Cette âpre contrée est pourtant d’une beauté envoûtante.

En 1971, elle est devenue dans sa quasi-totalité un parc national de 500 kilomètres de long sur 40 de large, qui protège une faune d’une stupéfiante diversité. Dans cet environnement hostile vivent des animaux qui se sont adaptés au climat aride, tels l’oryx gemsbok et la gazelle springbok, le lion et l’éléphant du désert ou le rhinocéros noir. On compte également 300 espèces d’oiseaux, surtout des échassiers. Au large croisent des baleines et des dauphins, dont une variété rare, le dauphin de Haviside.

Le sud du parc peut se visiter en voiture, en empruntant, depuis Walvis Bay, la route C34. Premier arrêt au cap Cross, où quelques 250 000 otaries à fourrure du Cap envahissent les rochers, criant pour alerter la colonie à l’approche des hyènes ou des chacals.

Plus au nord se succèdent des épaves de bateaux: le « Winston », échoué en 1970, le « Montrose II », en 1973, l' »Henrietta », en 1968… Née du courant froid marin du Benguela, la brume qui les a jetés ici fournit une humidité vitale à la faune et la flore. La vallée de l’Ugab marque l’entrée sud du parc et le début de la piste D2302. Son sol craquelé est ponctué de cratères lunaires, dus au sel de mer qui, porté par le brouillard, ronge la côte.

A la halte suivante, la vallée asséchée de l’Huab est parsemée d’étranges plantes acclimatées au désert: la welweitschia, qui arbore deux énormes feuilles souvent déchiquetées par le vent, et le pied d’éléphant, hôte des crevasses, qui change de couleur au contact de la rosée.

D’ici, une excursion en 4×4 conduit aux immenses « dunes rugissantes » : lorsqu’on se déplace sur leurs flancs, elles émettent un grondement sourd qui se mue en rugissement. La piste s’achève un peu plus loin, à Möwe Bay.

La partie nord du parc est interdite et ne s’explore qu’en avion, au cours de safaris encadrés, à partir de Windhoek, la capitale namibienne. Après un stop au camp de Kuidas, près de l’Huab, l’appareil se pose dans la vallée de l’Hoarusib, l’un des rares cours d’eau à atteindre l’océan, une ou deux fois l’an.

Un dernier coup d’aile mène au fleuve Kumene. Là, une excursion en canoë permet d’observer les corcodiles qui guettent sur les rives.

Conseils aux voyageurs

  • Quand partir ? Au début de l’été austral , en septembre-octobre, quand les fleurs s’épanouissent après les pluies de l’hiver.
  • A savoir : réservez vos safaris à l’avance, surtout ceux utilisant de petits avions, car le nombre de visiteurs dans le parc est limité.
  • Ne pas oublier.Des vêtements pour se protéger des violents vents de sable: veste, chemise à manches longues et chapeau.

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