Chaque automne, 10 000 amateurs se ruent vers cette minuscule localité qu’est Churchill. Leur objectif : admirer les aurores boréales et approcher le seigneur de l’Arctique.
Coincées entre la baie d’Hudson et le miroir sans tain d’une rivière glacée; des baraques préfabriquées surgissent parmi les silhouettes rabougries des épinettes noires. Churchill, bourgade de 813 âmes perdue dans les solitudes du Manitoba, ne semble pas, de prime abord, le lieu idéal pour passer ses vacances. C’est pourtant ici que convergent; à partir d’octobre, plus de 10 000 visiteurs venus en avion de Winnipeg, la capitale de la province, prêts à endurer des températures frôlant déjà les -15°C.
La raison de cette ruée vers le Grand Nord ? Les ours polaires qui, pendant deux mois, s’attroupent dans la région et attendent que l’océan Arctique se fige pour poursuivre leur migration en direction de la banquise.
La cohabitation avec le plantigrade n’est pas toujours de tout repos. Il faut sans cesse éloigner, à grands renforts de pétards, les individus qui s’aventurent dans les rues de la ville. Une brigade a même été formée pour capturer les récidivistes et les reconduire , en hélicoptère, à bonne distance des humains. Mais on est indulgent avec l’ours qui, en vingt ans est devenu une manne touristique. Une flotte de « tundra buggies », engins aux airs de module lunaire juchés sur de hautes roues, est chargée d’amener les curieux, en toute sécurité, au plus près des animaux. Habitués à ce petit manège, ceux-ci se rapprochent volontiers et s’agrippent aux véhicules pour mieux flairer leurs admirateurs.
Autre attraction inoubliable de la région : les aurores boréales qui drapent le ciel nocturne de couleurs irréelles. Afin que vous ne perdiez pas une miette de leurs lueurs fugaces, le personnel de la plupart des lodges a pour consigne de vous réveiller à la moindre apparition du phénomène astronomique.
Même la nuit, on ne s’ennuie pas à Churchill.
Conseils aux visiteurs :
- Quand partir ? La saison pour observer les ours commence en octobre. Mais les glaces se formant de plus en plus tard, ceux-ci seront désormais encore plus nombreux en novembre. En cette période, on a plus de chances d’apercevoir les aurores boréales.
- A savoir : de nombreuses agences proposent, à côté des safaris motorisés, des expéditions à pied, plus respectueuses de la tranquillité des ours. A chaque excursion, prudence : guide et fusil sont obligatoires.