Grâce à l’essor des croisières, le continent blanc est accessible aux touristes. Ces derniers peuvent même envoyer des cartes postales depuis Port Lockroy.
L’Antarctique ? Un rêve de voyageur désormais à portée de main. alors qu’il y a encore trente ans, le sixième continent était réservé aux chercheurs, aux aventuriers et à une poignée de passionnés capables de débourser des sommes folles pour un simple survol en avion, la destination a fini par se populariser. Le nombre de ses visiteurs est ainsi passé de 2000 au début des années 1980 à 37 400 en 2013, dont plus d’un millier de Français.
Un « boom » dû au développement des croisières en bateau, au départ d’Ushuaia, en Terre de Feu. Là, deux moyens de transport sont proposés : soit de grands yachts de luxe qui peuvent embarquer plus de 250 passagers, soit des navires d’expédition qui accueillent entre 40 et 70 touristes. Dans les deux cas, des guides-conférenciers distillent, pendant le voyage, des informations sur la géographie de l’Antarctique, sa faune, la fragilité de son environnement…
Ils racontent aussi les épisodes dont elle fut le théâtre, depuis la première traversée du cercle polaire par James Cook, en 1773, jusqu’au protocole de Madrid, en 1991 qui en a fait une réserve naturelle internationale, dédiée à la science et à la paix. De quoi occuper la traversée des quelques 800 kilomètres du détroit de Drake, qui sépare la pointe sud de l’Amérique des premières terres du continent blanc.
Après deux jours de mer, des icebergs bleutés signalent l’île du Roi-George, la plus grande de l’archipel des Shetlands du Sud. On y trouve une dizaine de recherches établies par divers pays : Chili, Brésil, Corée du Sud, Chine, Russie… Plus au sud, on fait escale sur l’île de la Déception, en forme de fer à cheval. Ses plages de sable noir volcanique hébergent une colonie de 100 000 manchots à jugulaire qui se laissent facilement approcher.
Cheminant à petite vitesse le long des chenaux d’eau translucide entourés par les glaces, les navires gagnent ensuite la péninsule antarctique. Tout le long de la côte ouest, ils croisent des orques et des dauphins sabliers. Et des baleines, qui abondent dans ces eaux riches en krill, les minuscules crevettes dont elles se nourrissent.
Des Zodiac sont mis à l’eau pour débarquer les touristes sur la banquise, par exemple dans la baie du Paradis. Là, des milliers de léopards et d’éléphants de mer se prélassent au pied d’un glacier. après un tour par le canal Lemaire, encombré d’icebergs que les vents et les vagues ont sculptés en colonnes ou en arches, on accoste à Port Lockroy, sur l’île Goudier.
Découvert en 1903 par l’explorateur Jean-Baptiste Charcot, le site est entouré d’une colonie de manchots papou. Habité par trois personnes, il possède un musée…et une poste ! Les philatélistes y trouveront leur bonheur, tandis que les autres croisiéristes expédieront une carte postale qui attestera de leur passage sur ce confetti polaire, qui fait partie, depuis, du Territoire antarctique britannique.
Conseils aux voyageurs :
- Quand partir ? D’octobre à mars, pendant l’été austral. Les températures sont supportables et descendent rarement à moins de quelques degrés en dessous de zéro. Le reste de l’année, les voies de navigation sont prises par les glaces.
- À savoir : l’Antarctique a beau s’ouvrir au monde, les croisières restent chères. Préférez les petits navires. Vous serez ainsi moins nombreux à embarquer sur la banquise.